A Marine Story

 

Film réalisé par Ned Farr, il est sorti dans les salles obscures en 2010, mais je ne me souviens guère l’avoir vu dans les cinémas français, ou du moins, ceux grand public. Je dois donc avouer l’avoir carrément raté à ce moment-là (sans doute aussi parce que j’avais pas mal de travail scolaire à l’époque, ce qui n’aide pas à scruter les programmes de cinéma). A Marine Story aborde la question de la discrimination légale qu’a appliqué le gouvernement des Etats-Unis envers les homosexuels pendant des années. Mais revenons au commencement avec un court résumé…

 

Alexandra Evrett est un officié gradé chez les Marines. Pourtant, elle se trouve contrainte de quitter l’armée, et revenir dans sa ville natale, perdue dans une campagne américaine conservatrice. La raison de ce retour : une mise à pied pour cause d’homosexualité. Dans un même temps, le shérif de la ville lui demande de prendre sous son aile, une jeune fille un peu paumée à qui la justice ne laisse plus que deux choix : l’armée ou la prison. Alexandra décide donc de préparer cette jeune fille à l’entrée dans l’armée.

Dans un premier temps, j’ai trouvé que traiter le « Don’t ask, don’t tell » était une très bonne idée. Après tout, n’était-ce pas la discrimination légale la plus révoltante du système américain ? Elle a été abrogé en 2011, et ce n’était pas trop tôt, mais l’égalité n’est pas encore de mise. Néanmoins, ce n’est pas parce que l’on a un très bon sujet que l’on fait un très bon film… C’est là que le bas blesse.

Je ne dirai pas que c’est un mauvais film. Mais ce n’est pas non plus un bon film. C’est un film qui m’a laissé au final assez indifférent. Pourquoi ? Dans un premier temps, la mise en scène du film reste très classique, rien ne surprend au fil des scènes, c’est reposant, et en même temps, très peu prenant. Les actions s’enchaînent logiquement sans que l’on s’attache aux personnages, même si le travail des actrices est indéniables. Ce qui fait défaut à ce film, c’est un soupçon de créativité dans les plans, dans les découpages, dans l’avancement du scénario.

L’autre gros défaut de ce film, c’est son patriotisme, et son manichéisme. Le premier est omniprésent en raison de l’héroïne, mais tout de même, n’est-ce pas un peu trop ? Peut-être que mon rejet tient au fait que je sois français, et non américain, ou peut-être au fait que je sois issu d’une famille qui n’apprécie pas vraiment l’armée. Je ne sais pas. Mais même en mettant de côté mes opinions personnelles, ce manichéisme empêche de vraiment s’attacher aux personnages, sans parler du fabuleux happing ending qui a fini de me faire rire. Ce film est gentillet, bien trop gentillet, c’est là tout le problème.

Il effleure parfois des pistes intéressantes (spoiler : par exemple, en filigrane, le possible viol de l’héroïne par son supérieur), mais elles restent inconsistantes, comme si le réalisateur avait peur de prendre trop parti. C’est là le paradoxe, s’attaquer à un tel sujet, mais ne pas s’impliquer émotionnellement, ne pas dénoncer réellement les faits, et se contenter d’une caricature… N’est-ce pas un peu léger ? C’est sans doute cela qui m’a le plus dérangé quand j’ai fini de visionner ce film, je me suis demandé : qu’est-ce que ce film a pu apporté ? Eh bien, pas grand chose, il sonne creux malgré quelques bonnes idées.

Si le sujet vous intéresse, il reste agréable à regarder, mais je suis certain que dans quelques jours, j’aurai peine à me souvenir des détails de ce film, car clairement, il ne m’aura pas marqué. Dommage.

Si vous voulez en savoir plus sur l’abrogation du « don’t ask, don’t tell« , voici un article du Monde qui fait un bref point sur la question.

Que le Culture soit avec vous ! – Cedrick

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